Monsieur le Président de l'Université de Lorraine,

Suite au message du Directeur Général des Services aux directeurs et responsables administratifs de directions et composantes, les informant de façon tronquée que les organisations syndicales étaient contre le projet de reconnaissance des responsabilités de cadres administratifs, vous êtes intervenu en CT. Vous y avez indiqué de façon caricaturale que les organisations syndicales de l'UL étaient toutes opposées au projet et que vous ne souhaitiez donc plus poursuivre les échanges en Groupe de Travail CT sur ce sujet.

Dans un souci de dialogue social et de négociation qui caractérisent le SNPTES et AI&UNSA, nous avons souhaité vous rencontrer, ce que vous avez accepté et nous vous en remercions. Au cours de cette réunion, nous avons pu vous redire que le SNPTES et AI&UNSA n'étaient pas contre une reconnaissance des responsabilités de cadres administratifs à condition qu'elle soit raisonnée et raisonnable. Nous vous avons rappelé :

  • que ces personnels bénéficient déjà de moyens de reconnaissances (augmentation de la prime cible pour certains, NBI, prime d'intéressement...) ;
  • que nous étions contre la création d'une nouvelle prime et l'individualisation rampante du régime indemnitaire des personnels ;
  • qu'au mois de juillet de cette année, vous aviez refusé une augmentation du régime indemnitaire des Cat C et B par manque de moyens (250 000 € pour environ 2 000 agents) ;
  • que d’autres responsabilités nécessiteraient elles aussi une reconnaissance (astreintes, accueil, etc.) ;
  • l'importance que nous portons au dialogue social en Groupe de Travail issu du CT.

Nous vous avons aussi remis une contre-proposition, plus équilibrée dans le respect du budget de 450 000 € que vous aviez proposé initialement : reconnaissance des fonctions de cadres administratifs sans création d'une nouvelle prime, applications de règles de non cumul permettant aussi une amélioration immédiate du régime indemnitaire des catégories C et B…

Suite à ce rendez-vous, vous avez insisté pour nous rencontrer à nouveau le 12 octobre afin de nous présenter un nouveau projet. Nous avons rapidement constaté qu'il ne reprend aucune de nos propositions ! Mais plus surprenant encore, son contenu est pire à nos yeux que le premier : augmentation du montant à 507 000 € pour 200 personnels (2 500 € par agent en moyenne), intégration directe, comme vous nous l’avez précisé, de cette somme dans le RIFSEEP, bloquant ainsi avant même leur démarrage les négociations sur son application.

Si nous vous reconnaissons une volonté de transparence, nous considérons que votre proposition est inacceptable. Sans remettre en cause le travail des personnels concernés qui ne sont pas responsables de cette proposition, cette dernière reste indécente par son montant et par sa manière de ne cibler que des cadres administratifs ! En effet certaines des indemnités mensuelles (1 200 €/ mois, qui se rajouteront aux primes cibles ou indemnités statutaires, aux NBI, et pour certains aux primes d’intéressement et primes de formation continue *), que vous vous proposez de verser, correspondent aux salaires de vos personnels de Cat C !

Votre proposition ne correspond donc en aucun cas à la conception de la fonction publique défendue par le SNPTES et AI&UNSA et de ce fait, nous ne pourrons que nous opposer à elle.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos salutations distinguées.

Les Elus SNPTES et A&I-UNSA

(*) Le nouveau prix Nobel de l’économie, Angus Deaton, estime que la somme de 66 000€/an est la valeur optimale au bien être personnel procuré par l’argent, gageons que votre politique rendra certains personnels très heureux ! Quant aux autres…